samedi 31 mars 2012

SCRUTIN DU 25 MARS : LES CITES JAXAAY 1 ET 2, NON ENCORE, ACQUISES A WADE

Dans plusieurs localités de la banlieue dakaroise, les électeurs sont partagés sur le choix à faire le 25 mars prochain. C’est le cas à Plan Jaxaay, une cité crées par Abdoulaye Wade.

Les habitants des cités Jaxaay I et II hésitent sur le choix de l'homme qui devra diriger le pays aprés l'élection présidentielle. En cette période de campagne pour le scrutin du second tour, ils n'ont pas encore reçu la visite des deux candidats.
Cette habitation est l’œuvre du président sortant, Abdoulaye Wade. C’était lors des inondations survenues dans plusieurs zones de la banlieue que ce site a vu le jour. Pour sortir ces nombreuses familles des eaux, cet endroit a été aménagé pour accueillir ces ex-sinistrés.
Aujourd’hui, à quelques jours du deuxième tour de l’élection présidentielle, une bonne  partie des habitants de Jaxaay, compte réélire leur « bienfaiteur ». « Une manière pour nous de lui rendre la monnaie de sa pièce », soutiennent beaucoup d’entre eux.
Trouvé sous une chaumière, écharpe violet au cou, Tapha Diop réside à Jaxaay II depuis près de 6 ans. Ce chauffeur de transport en commun roule pour le candidat des Fal 2012 et ne s’en cache pas. « Mon souhait le plus fort est de voir Wade remporter cette élection. C’est grâce à lui que je suis là aujourd’hui. J’étais dans une situation très défavorable avec ma famille et Wade m’a amené ici. Je ne peux que lui rendre tout ce qu’il a fait pour nous », dit celui qui vivait sous les eaux à Médina Gounass. Celui qui te vient en aide, le soutenir lorsqu’il a besoin de toi est un devoir. C’est cela que semblent suivre ces citoyens.
Un peu plus loin, se situe un garage mécanique. Là, le chef de l’atelier est « wadiste ». Habillé d’un tee-shirt de couleur jaune à l’effigie de Wade, ce jeune père de famille, la trentaine remplie, habitait Guédiawaye. « Je vis ici depuis 2007. Le vieux (Wade) a révolutionné notre pays. Pour moi, qui était dans une disposition pas très commode, qui perdait à chaque période hivernale de l’argent pour évacuer l’eau stagnante dans ma maison et pour qui, aujourd’hui, ces problèmes ne sont plus d’actualité, il n’y a pas de raison que je ne vote pas pour ce grand homme qui m’a sauvé des eaux », dixit Ali Gnigue.
Ces « ex-sinistrés » des eaux de pluie veulent à tout prix faire gagner leur « mentor ». Pour eux, si leur situation s’est aujourd’hui un peu améliorée c’est grâce à Me Wade.
Par contre, certains aussi même s’ils reconnaissent que le président sortant a fait un joli travail dénoncent cette cherté de la vie. Devant une boutique, sont assises trois femmes, teint clair, l’air à peine abattu. « Ces politiciens sont tous les mêmes. Quelque soit le vainqueur, nous sommes prenables. Mais ce que nous voulons signaler, c’est qu’ici, il y a plein de choses à corriger », avancent-elles. L’une d’entre elles va même plus loin. « Nous n’avons même pas un marché. Ces politiques qui nous ont amenés ici doivent en retour se soucier de notre vie et qu’ils essayent de résoudre nos problèmes ».
A côté de Jaxaay I et Jaxaay II, se trouvent les « Hlm Jaxaay ». Mais là, ce n’est pas une habitation léguée aux sinistrés à en croire un adulte rencontré sur l’axe qui sépare les deux cités. « J‘habite aux Hlm Jaxaay et ma maison je l’ai payé avec mes propres moyens. Pour tous ceux qui croient que Jaxaay est avec Wade, ils se trompent. De nombreux jeunes et vieux sont avec Macky », soutient-il sous le couvert de l’anonymat. Selon notre interlocuteur, il n’y a aucun emploi là-bas à part aller faire de la maçonnerie. Il poursuit : « Wade a fait venir ici de nombreuses familles sans pour autant se préoccuper de leur état. Beaucoup ne parviennent même pas à s’assurer les trois repas par jour, on les réclame par ci par là une caution d’environ 04 millions pour payer leur maison qui ne comprend que deux petites chambres et un salon ».
Ces jeunes qui croient que ce sont eux qui ont fait gagné Wade en 2000 et 2007 « ne veulent plus commettre la même erreur » et comptent voter en faveur du candidat de « Benno Bokk Yakaar ».
Connu sous le sobriquet de « Monsieur le maire », Mamadou Mbaye, fustige le gouvernement de Wade. Selon lui, il reste beaucoup de choses à parfaire. « Nous sommes des laissés pour compte, des oubliés par l’actuel régime. Wade ne vient jamais ici et n’envoie même pas ces hommes venir s’acquérir de notre situation », rétorque M. Mbaye.
Cette zone enclavée manque aujourd’hui d’infrastructures et beaucoup d’autres choses nécessaire à l'épanouissement des populations. « Nous n’avons pas d’hôpital sinon une case de santé. Nous voulons un vrai changement. C'est la raison pour laquelle nous soutenons Macky Sall mais si jamais, lui aussi, ne respecte pas ses promesses, nous allons lutter contre lui », renchérit celui qui vit dans cette zone depuis 2005.

Les banlieusards vivent dans un antre très compliqué. A en croire plusieurs témoignages, « tout ce qu’ils gagnent ne sert qu’à payer une petite quantité de riz ».


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire