samedi 31 mars 2012

ELECTION PRESIDENTIELLE : LES CHARRETIERS EXPRIMENT LEURS ATTENTES


Un charretier à Keur Massar
A chaque élection présidentielle, les populations attendent toujours du vainqueur un changement du cadre de vie. A Keur Massar, les conducteurs de charrette réclament la baisse des prix des denrées de première nécessité et une prise en compte de leurs revendications.
Les charretiers qui exercent leur métier dans la banlieue vont voter pour le candidat qui sera en mesure de règler le problème de la demande sociale. C’est en tout cas le constat fait à Keur Massar, une localité de la banlieue dakaroise.
Trouvé debout devant sa charrette, Pape Diouf, casquette bleue vissée sur la tête, est conducteur depuis seulement 12 mois. Selon lui, « tout ce que nous attendons de notre prochain chef de l’Etat est qu’il diminue en premier les denrées de base ».
L'alimentation semble être la plus grande préoccupation. Juste à quelques mètres de notre interlocuteur, Ablaye Ngom serre bien les cordes qui relient son cheval à la charrette. Il est maçon de profession. Aujourd’hui, il a préféré se reconvertir charretier pour un laps de temps. « Le gars qui gère ma charrette n’est pas venu raison pour laquelle je m’en charge », lâche t-il.
La quarantaine, Ablaye veut que Wade ou Macky Sall (les deux candidats retenus pour le second tour), une fois élu, déroule un bon programme capable de faire avancer le secteur de l’agriculture. « L’homme qui sera prochainement porté à la magistrature suprême doit vraiment favoriser les agriculteurs. Ces derniers ne se nourrissent que de ceux qu’ils labourent. Ils méritent un coup de main venant de l’Etat. L’agriculture est aussi un grand secteur de développement », soutient M. Ngom.
« Un garage pour les charretiers »
Nous quittons ces charretiers établis sur l’axe qui mène vers la cité gendarmerie. Cap sur le marché, point de rendez-vous des charretiers.
Teint noir, ce sérère originaire de Ndianganiao exerce le métier depuis 2006. Samba Soung, 25 ans, espère que les difficiles conditions que vivent ses collègues seront une priorité pour la prochaine équipe. « Le futur gouvernement doit nous venir en aide. Je leur demande de nous trouver au moins un espace qui nous servira de garage. Ici au marché, c’est trop exigu, nous exerçons difficilement notre boulot », se désole cet ancien vendeur de sable à Toubab Dialaw.
Selon lui, le métier de charretier est aussi plein de risques. « À l’époque où je bossais à Toubab Dialaw, il fallait s’attendre à tout. Là-bas, on partait au rivage du fleuve ramasser du sable pour ensuite aller le livrer. On était souvent chassé par des forces de l’ordre qui nous l’interdisaient. Et si ces derniers te prennent, c’est la prison. Voilà pourquoi j’ai quitté ce site », se rappelle Samba qui à son âge, est déjà un soutien de famille.
À ses côtés, un autre charretier. Marié et père de cinq « anges », Amadou Kâ, est un doyen dans la profession.  « Je prie pour que le Sénégal change. Les populations sont dans le désespoir. Le riz est trop cher, le mil idem. Tout ce que nous gagnons revient au cheval qui mérite aussi d’être bien traité », soutient ce toucouleur avec un air triste.

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