mardi 31 janvier 2012

SENEGAL-ZAMBIE (1-2)

A Ouagou Niayes, le rêve s’est brisé

Pour son entrée en matière dans la Can 2012, le Sénégal s’est incliné 1-2 devant la Zambie. Les poulains d’Amara Traoré ont été dominés sur tous les plans selon bon nombre de supporters Sénégalais basés à Ouagou Niayes (quartier dakarois). Les habitants de cette localité ont eu du mal à se mettre sur pied ce dimanche.

Le petit matin de ce dimanche 22 janvier n’est pas comme tous les autres ici à Ouagou Niayes. Il est 11h30, des jeunes garçons trouvés au terrain «Ngélaw», le sujet de discussion c’est bien évidemment, cette défaite des Lions de la Téranga. Sous le soleil, certes pour profiter des rayons solaires et se bronzer, ces derniers crient n’importent comment. Personne ne veut laisser son ami développer ses arguments. «Franchement, notre équipe était méconnaissable hier (samedi). Les joueurs ne pouvaient même pas faire deux bonnes passes», lâche Ibou Ndao, vêtu d’une tenue de sport. Ces jeunes, on dirait, qu’ils ont vécu ce match avec beaucoup d’amertume.
Plus d’espoir et Amara est pointé du doigt …
A côté du terrain, est assise une dame, vendeuse de cacahuettes et de fruits. Elle s’appelle Maïmouna Bâ, mais les enfants la surnomment «Mère thiaf». Très découragée, elle soutient d’une voix très faible que «les Gaïndés ont montré hier, leurs limites. Je ne crois plus à Niang et compagnie. Ce que je leur souhaite, c’est qu’ils fassent tout pour ne pas terminer derniers de leur poule». Certains indexent le sélectionneur Amara Traoré. «Tout ça, c’est la faute à Amara. Comment peut-il convoquer des milieux de terrain sans aucun milieu offensif, ce n’est pas normal. Le système de jeu qu’il impose est nul. L’équipe ne comprend que des attaquants de pointe, que des buteurs. Et qui fera les passes?», se désole Hyacinthe Diaz, casquette à la tête et cigarette à la main. La sélection nationale sénégalaise est dans des difficultés. Et il urge de réagir.
Certains croient toujours …
Des vieux, assis à coté d’une mosquée, chapelet à la main dialoguent tranquillement. Un des leurs qui a bien voulu nous répondre garde espoir et promet de continuer à prier pour les Lions. «C’est vrai que suis un peu déçu de la prestation des joueurs, mais je crois et j’en suis sûr qu’ils gagneront leur prochain match. Je ne cesse de prier pour eux et je vais continuer mes prières pour qu’ils aillent le plus loin possible dans cette compétition», soutient le vieux El Hadj Mamadou Ndiaye.
Cette déroute de la bande à Kader Mangane fait mal au 12è Gaïndé. Avec cette défaite d’entrée, les Lions sont tenus de battre la Guinée Equatoriale, ce mercredi s’ils ne veulent pas s’arrêter dès le premier tour. Une chose qui s’avère très difficile si l’on sait bien que le Nzalang naçional évolue à domicile.

vendredi 27 janvier 2012

«Wade ne peut, ne doit et ne sera pas candidat»

Les jeunes du PS (Parti Socialiste) faisaient hier, face à la presse à la maison du parti. Le mouvement national des jeunesses socialistes a dénoncé la lenteur constatée dans l'instruction de l'affaire Barthélémy Dias et lance un appel à tous les jeunes de les rejoindre pour un combat contre la violation de la constitution.
    «Trop, c'est trop ! Barthélémy Dias est, et restera bel bien, le Maire de Sacré-coeur-mermoz !». C'est ce qu'ont exigé les jeunes du PS. Pour eux, c'est du dilatoire, dans l'instruction de cette affaire. Ils accusent le pouvoir d'être à l'origine de tous ces mutineries. «Le ministre de la décentralisation et des collectivités locales, Aliou Sow, à travers son mutisme coupable en tant qu'autorité de tutelle, témoigne de ce complot ourdi depuis le début de la mandature de notre camarade, Barthélémy», peste Mabinta Diallo Thior, présidente des jeunesses féminines du parti. Le mouvement national des jeunesses socialistes, indexe Wade et compagnie. Ceux-là qui avaient un grand intérêt à museler le Secretaire Général des jeunesses socialistes, sont bien couvés et protégés dans les acarnes du povoir. Selon le premier adjoint du mouvement, Mamadou Mbodj Diouf, «Nous avons eu à poser un certain nombre d'actions pour exiger la libération du frère, Dias, et jusqu'à présent le pouvoir reste sourd. Nous comptons redescendre dans la rue. Et tant que Dias n'est pas libéré, nous ne baisserons pas les bras», avance t-il. Ces jeunes semblent être solidaires à ce combat et exigent une fois la libération sans condition de leur «frère». Ils comptent mobiliser toutes les instances départementales, communales et régionales pour mener le combat. «Nous le disons et le répétons mille fois, Wade ne peut être candidat, Wade ne doit pas être candidat et il ne le sera pas d'ailleurs», soutient avec force monsieur Diouf. Ces jeunes s'associent au plan d'action du M23 pour lutter contre la violation de la constitution. Et, «le Conseil Constitutionnel est mis en garde», à en croire la responsable des jeunesses féminines. Pour un respect de la charte fondamentale, ils se disent prêts à s'opposer par tous moyens aux côtés des forces vives de la nation pour défendre leurs droits. Car, dit-ils, les règles constitutionnelles sont supérieures aux arrêtés ministériels. «Cet arrêté ne nous lie point», crie haut et fort le premier adjoint du mouvement. Ils invitent tout le monde à la place de l'obélisque aujourd'hui, 27 janvier pour la défense de la république. Selon les «poulains» de Ousmane Tanor Dieng, «cette place, ils en feront une place Tahrir (lieu de rassemblement des Egyptiens exigeant le départ de Moubarack) à la sénégalaise».
    Saint Pierre

GREVE DES TRAVAILLEURS DE LA SONATEL


Les clients soutiennent l'intersyndicale

L'intersyndicale des travailleurs de la sonatel ont boycotté leurs lieux de travail, ces mercredi et jeudi. Les employés d'Orange ne souhaitent pas que l'Etat aplique la surtaxe sur les appels internationaux entrants comme annoncé. Hier, Cheikh Anta Diop et toutes les autres agences ont baissé rideau.

Hier, les travailleurs de la sonatel ont encore respecté leur mot d'ordre, 48 heures renouvelables. En grève depuis mercredi, l'intersyndicale des travailleurs de la sonatel dit non à la surtaxe sur les appels internationaux rentrants. A l'agence Cheikh Anta Diop, le constat est le même. Toutes les portes sont fermées sauf celle d'entrée du personnel. Le vigile trouvé là confirme qu'aucun agent n'est présent. A la devanture de l'agence, Makhfous Ndiaye, agent promoteur VTO (Vente Terrain Orange), vêtu d'un tee-shirt de couleur orange où on peut lire «Orange» en noir, attire l'attention des clients de la sonatel qui veulent savoir pourquoi la fermeture de l'agence. «Cette grève est normale, mais elle nous handicape d'un autre côté. Nous risquons de perdre nos clients, qui peuvent être tentés d'aller voir ailleurs. Le fait de rester sans bosser, ça nous gène. Néanmoins, laissons les syndicalistes faire leur tâche», se désole t-il. Du côté de la clientèle, on est pour cette grève même s'il y a quelques inconvénients. «Je suis cliente de la sonatel depuis 1999 et suis pour cette grève. Si la sonatel est en mouvement c'est parce qu'elle défend ses moyens de subsistance», soutient cette dame sous le couvert de l'anonymat. Cette femme, âgée de 50 ans, poursuit pourquoi un tel soutien à cette grève. «J'ai un fils à l'étranger et à chaque fois qu'il m'appelle, il se plaint de la cherté du prix d'appel. Il n'hésite jamais de me dire qu'il préfère que moi je l'appelle. Passer un coup de fil d'ici vers l'étranger est devenu moins coûteux que de l'étranger à là», ajoute t-elle. Ce mouvement des travailleurs de la sonatel contre la surtaxe sur les appels internationaux entrants semble être très judicieux pour la plupart des abonnés d'orange. Même les vendeurs de portables ne sont pas en reste. Abdou Touré, est vendeur de portables juste en face de l'agence Cheikh Anta. Selon lui, qui est un abonné depuis 2002, cette grève est tout à fait normale. Les travailleurs ne défendent que leurs droits. «Il n'est pas normal que les appels sortants soient beaucoup moins onéreuses que les appels entrants», dit-il. Hormis tout ça, c'est juste une seule chose qui le dérange. «De notre côté, c'est seulement ces clients qui sont rares depuis hier, (mercredi)», se décourage t-il. L'intersyndicale des travailleurs de la sonatel ne veut vraiment pas une surtaxe sur les appels internationaux entrants. Reste à voir si l’État va persister dans sa logique.

Saint Pierre

jeudi 26 janvier 2012

Black Stars assurent le minimum


A l’occasion de leur première sortie, le Ghana s’impose devant le Botswana sur la plus petite des marques (1-0). Un but signé (25è), John Mensah, capitaine de la sélection. L’essentiel est fait pour les poulains de Goran Stevanovic. Devant une équipe botswanaise qui n’a pas trop osé se servir de ses capacités techniques et physiques, on a senti un Ghana dominateur même s’il pêche parfois dans ses relances de balles. Asamoah Gyan, celui qu’on annonçait non opérationnel et qui finalement a été titularisé à la pointe de l’attaque se permit de se signaler dès la 10è minute d’une légère déviation de la tête sur un centre venu de la droite. Mais aucune inquiétude pour le gardien de but, Marumo. Dominés dès ces premiers instants de la première partie du match, les Zèbres sont obligés de commettre des fautes. Ils se dégagent en catastrophe. Toujours percutants dans les côtés, avec André Ayew et son jeune frère Jordan, les Ghanéens obtiennent un corner. Cette fois, c’est la bonne. Le capitaine, John Mensah du plat du pied ouvre le score sur ce corner bien centré par Badu. Capitaine féroce, vu son gabarit, Mensah en rempart de dernier défenseur fauche l’attaquant botswanais à l’entrée de la surface (67è). Sans hésitation, Badara Diatta, l’arbitre sénégalais qui officiait la partie lui brandit le premier carton rouge de la Can 2012. Réduits à 1O, Stevanovic fait entré Jonhatan Mensah à la place de Muntary pour soutenir Boye dans l’axe. Les Zèbres vont manquer beaucoup de balles de but et vont le regretter. Etre le premier pays à se qualifier sur le terrain  à la compétition et quitter ces joutes dès le premier tour ça va faire mal. Les Black Stars, avec ces 3 points vont continuer leur chasse ce samedi à 19 heures contre le Mali.

Saint Pierre

samedi 21 janvier 2012

CO-CAN 2012 : les 23 joueurs ghanéens


Fervent supporter ghanéen
Voici la liste des 23 retenus par Goran Stevanovic, entraîneur des Black Stars pour défendre les couleurs du Ghana à la Co-Can 2012 au Gabon et en Guinée Équatoriale. On note l'absence d'un des cadres, Michael Essien (blessé) et Kévin Prince Boateng pour des raisons personnelles. Jordan Ayew, petit frère de André fait son entrée en sélection pour la première fois. Le Ghana, vice champion en titre, compte remporter ce trophée qui lui échappe depuis 1982. Cette grande compétition africaine démarre aujourd'hui avec le match d'ouverture qui va opposer la Guinée-équatoriale à la Libye. Asamoah Gyan, toujours en convalescence risque de manquer le premier match de son équipe ce mardi face au Botswana à 16h. Les Black Stars partagent la poule D en compagnie du Syli (Guinée), des Aigles du Mali et des Zèbres (Botswana).

Les Black Stars



Gardiens
Adam Kwarasey (Strømsgodset/NOR)
Daniel Adjei (Liberty)
Ernest Sowah (Berekum Chelsea)
Défenseurs
Samuel Inkoom (Dnipro/UKR), John Paintsil (Leicester/ENG), Daniel Opare (Standard de Liège/BEL), Masawudu Alhassan (Genoa/ITA), Lee Addy (Etoile Rouge de Belgrade/SER), John Boye (Rennes/FRA), John Mensah (Lyon/FRA), Jonathan Mensah (Evian/FRA), Isaac Vorsah (Hoffenheim/GER)
Milieux
Charles Takyi (Sankt Pauli/GER/D2), Emmanuel Agyemang Badu (Udinese/ITA), Derk Boateng (Dnipro/UKR), Anthony Annan (Vitesse Arnhem/NED), Mohammed Abu (Stromsgodset/NOR), Kwadwo Asamoah (Udinese/ITA), Sulley Muntary (Inter Milan/ITA), André Ayew (Marseille/FRA)
Attaquants
Prince Tagoe (Bursaspor/TUR)
Asamoah Gyan (Al Ain/EAU)
Jordan Ayew (Marseille/FRA).

Entaineur : Goran Stevanovic


Saint Pierre

vendredi 20 janvier 2012

Le champ de patates du père Léo

La pelouse du stade Léopld Sédar Senghor
La pelouse du stade Léopold Sédar Senghor est devenue impraticable. En tout cas, c’est le constat fait depuis l’avant dernier match de préparation (Sénégal-Soudan) de nos Gaindés. Au niveau du rond central, c’est comme un lieu de rencontre des « kagnas ». C’est sur ce, que la bande à Mamadou Niang s’est débrouillée jusqu’à obtenir sa victoire sans pour autant satisfaire le 12è Gaindé. « Certes, notre équipe a gagné mais nous sommes très déçus de leur prestation. On voulait une démonstration de force avant la Can pour au moins espérer remporter le trophée. Malgré tout, nous gardons espoir car en football tout est possible. Il ne faut pas aussi oublier que le terrain sur lequel ont évolués nos joueurs était très mauvais », s’est inquiété Modou Diop, un grand supporter des Lions de la Téranga. Du côté des joueurs, l’avis reste le même. Selon Lamine Sané, « nous avons joué dans des conditions difficiles. Le terrain était catastrophique et on ne pouvait jouer que sur les côtés, car il était vraiment difficile de jouer dans l’axe ». Et Cheikh Mbengue d’ajouter : « le terrain ne nous a pas facilité la tâche, c’était très dur. On a essayé de mettre en place notre jeu, mais en vain », a-t-il reconnu. Même Me Augustin Senghor, président de la fédération sénégalaise de football a lui aussi critiqué l’état de la pelouse du best stade du Sénégal. « On a tous vu que le terrain n’est pas bon. C’est un danger pour l’intégrité physique de nos joueurs, je dirais même une menace manifeste. Sur un rebond, une équipe peut perdre le ballon et encaisser un but », dixit Me Senghor. Le directeur du stade n’a pas tardé d’apporter une réponse. Selon Bacary Sadiakhou, c’est l’utilisation abusive qui est la cause de tout ce problème. Il a aussi rassuré que tout va rentrer dans l’ordre. « A cette période, le gazon se régénère très mal à cause du climat. Beaucoup de matches du Navétanes que j’ai permis sur instruction de mon supérieur se sont joués ici à Léopold. C’est juste à cause du froid mais tout ira bien. Nous travaillons déjà à le remettre en bon état avec l’engrais organique », a expliqué le M. Sadiakhou. Cette mauvaise pelouse a occasionné quelques blessures chez les Lions lors de leur rencontre face aux «Crocodiles du Nil». D’abord Malickou, puis Mbengue, et j’en passe. Espérons qu’avec ces ordures ramassées à Mbeubeuss puis tamisées vont permettre au gazon de bien se développer avant la rencontre amicale du Sénégal face à l’Afrique du sud, prévue ce 29 février.
                                                                          
Saint Pierre

vendredi 13 janvier 2012

Match amical Sénégal-Soudan (1-0)

Le Sénégal gagne sans assurer
Les protégés d’Amara Traoré se sont imposés hier, au stade Léopold Sédar Senghor devant le Soudan sur le plus petit des scores 1-0. Ce match s’inscrit dans la préparation de la Co-Can (21 janvier au 12 février) prévue au Gabon et en Guinée-équatoriale. Un jeu décousu à l’entame de la partie pour les Sénégalais. Les « Crocodiles du Nil », eux, ont adopté un jeu construit sur des passes bien mesurées. Et comme l’appétit vient en mangeant, Dame Ndoye et compagnie retrouvent leurs marques vers la 15è minute de jeu après un but de Moussa Sow refusé pour hors-jeu. Quelques minutes plus tard, au grand bonheur du public sénégalais venu nombreux, le sociétaire de Newcastle (club de 1ère division anglaise), Demba Bâ, ouvre le score. L’autre grosse occasion de cette première partie va être mal exploitée par Niang, qui rate la balle du 2-0.  Au retour des vestiaires, c’est une autre équipe qui se présente sur la pelouse du Père Léo. Avec Ludovic Sané, entré à la 17è minute à la place de Diakhaté, blessé, Coundoul (gardien), Diawara (défense),  Diamé (milieu) et Sow(attaque) vont continuer la partie. Papis Demba Cissé qui vient juste de faire son entrée, va se signaler avec un tir bien cadré et bien pris par le gardien soudanais. Cette seconde partie ne donne aucune satisfaction dans le contenu du jeu, côté sénégalais. Mohamed Abdallah, entraineur du Soudan, effectue aussi plusieurs changements pour tenter d’apporter un peu plus de fraicheur dans le jeu de son équipe. Mais en vain. C’est sur ce petit score que s’achève cette rencontre amicale. « Trop de déchets dans le jeu », confie le capitaine des Lions, Mamadou Niang, à la fin du match. En tout cas, Amara Traoré a encore du boulot à faire à une semaine du démarrage de la compétition (Co-Can 2012). Les Lions de la téranga jouent leur dernier match de préparation, ce dimanche contre le Kenya, toujours dans le même antre, le stade Léopold Sédar Senghor qui est aussi à l’origine de maintes critiques sur l’état de sa pelouse.
Saint Pierre

mercredi 11 janvier 2012

JOURNEE DE REFLEXION SUR LA DEMOCRATIE

Ouverture et tolérance pour une société démocratique
La journée de réflexion sur «la diversité des démocraties» organisée par le Groupe des Amis de la Francophonie (GAF), s’est tenue, ce jeudi 08 décembre à l’ucad II. Elle a été présidée par son excellence Mme Muriel Berset Kohen, ambassadeur de Suisse au Sénégal et présidente du GAF. Plusieurs panels se sont succédé. L’étude autour du sujet : «Sociétés multiculturelles : quelle place pour les communautés dans la démocratie ?», a été étalé par Christian Bouquet (France) et Antoine Messara (Liban). Ces deux experts ont montré au public le rôle joué par les différentes sociétés dans la démocratie. Raogo Antoine Sawadogo (Burkina Faso), président de l’association Labo Citoyennetés, a dirigé la partie académique de la réflexion.
Si les valeurs de la démocratie sont universelles et immuables, leurs traductions en modalités opérationnelles doivent refléter la diversité et l’originalité des communautés qui y adhérent. Le processus d’appropriation des valeurs démocratiques par des sociétés aux identités culturelles différentes renforce le caractère universel de la démocratie. Cet aspect unanime est aujourd’hui loin d’être vécu. Antoine Messara, membre du conseil constitutionnel au Liban, au cours de son exposé a clairement expliqué le rôle que doit jouer les communautés dans la démocratie. «Les communautés doivent avoir un gouvernement responsable et transparent devant leur parlement. Il leur faut une société civile active, un droit civil, politique et socio-économique pour que puissent se tenir aussi des élections libres et équitables», a dit d’emblée le juriste. Il a aussi expliqué que dans le respect des principes universels, les formes d’expression de la démocratie méritent de s’inscrire dans les réalités et spécificités historiques, culturelles et sociales de chaque peuple. La démocratie est fondée sur la reconnaissance du caractère inaliénable de la dignité et de l’égale valeur de tous les êtres humains. Pour M. Messara «n’importe qui, a le droit d’influer sur la vie sociale, professionnelle et politique et de bénéficier du droit au développement». L’autre expert, Christian Bouquet, vice-président de l’université Bordeaux 3 et délégué aux relations internationales, venu de la France va également aborder dans le même sens.  «S’il est vrai que la France est un pays multiculturel, sa multicularité (sic) est mal assumée. Par voie de conséquence, notre démocratie (française) n’a pas encore clairement défini la place qu’elle réserve aux différentes communautés qui forment notre pays», a-t-il affirmé. La  France semble aujourd’hui ne pas donner une idée de la place qu’elle réserve aux communautés dans la démocratie. Car, pour le spécialiste de géopolitique africaine, «en continuant aujourd’hui de refuser le droit de vote aux étrangers lors des élections locales et en raccompagnant chaque année hors de nos frontières trente mille étrangers en situation irrégulière, la France, mon pays, ne prouve pas son attachement démocratique».
«La démocratie est un combat qui ne s’achève jamais. Une société démocratique se caractérise par l’ouverture et la tolérance», avait dit Mamadou Seck, le président de l’assemblée nationale qui présidait la cérémonie d’ouverture de cette journée de réflexion. De ce point de vue, la démocratie doit évoluer et s’adapter aux réalités de son époque. Et selon plusieurs intervenants, la distinction des démocraties doit prendre en compte la diversité culturelle qui est une conséquence de l’évolution démographique, de la modernisation et de la mondialisation. Antoine Messara a aussi fait savoir que «la démocratie s’ouvre aux principes du respect de la dignité humaine. Elle dispose aussi de ressources et de ressorts propres à relever ce défi par des mécanismes permettant à chacun de faire comprendre sa pensée et sa situation lorsqu’une décision le concernant doit être prise». C’est tout un processus qui nécessite d’être suivi. Et M. Bouquet de dire que «parmi les modèles transplantés, la greffe de la démocratie considérée comme un modèle universel n’a vraiment pas pris sur le continent africain». D’après les experts de ce panel, en interrogeant l’histoire, l’on se rend compte que la démocratie a été rejetée dès le début des années 60 dans toute l’Afrique. On s’est basculé vers les partis uniques et réprimer toutes les oppositions. Ce qui donne à peine une trentaine d’années d’autocratie, de dictature... Au cours de cette journée de réflexion, la parole était aussi donnée au public qui a répondu en masse à cette rencontre. Dans son intervention, El hadj Malick Ndiaye, a d’abord parlé des médias occidentaux qui aujourd’hui tuent la démocratie. Il a cité l’exemple de la Côte d’Ivoire où l’occident a intervenu et facilité l’arrestation de Laurent Gbagbo (ancien président ivoirien, aujourd’hui entre les mains de la justice) sans se soucier de son état d’être humain. Il n’a pas aussi oublié d’évoquer les misères subies par les étudiants désireux d’aller poursuivre leurs études à l’étranger et qui sont souvent retenus pour faute de visa.
L’universalité n’existe que par la définition qu’on lui donne. Nombreuses sont les communautés qui vivent dans l’illusion selon laquelle la république équivaut à la démocratie ou encore à la laïcité, à l’égalité des sexes et même à l’universalité. Tolérance et dialogue peuvent être les principaux socles de la démocratie dans une société multiculturelle. Et sans doute, les peuples réclament une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient dans l’harmonie.

Jean Pierre Laurent Tambo Sambou
   

Coup de gueule

J’en ai marre de tout ce qui se passe dans mon pays, dans ma région. En cette fin d’année 2011, les tueries ont encore repris dans le Sud. Depuis plus d’une trentaine d’années, des cœurs pleurent et réclament la paix.
A quand une Paix définitive ?
Combien de ‘’Jambars’’ sont tombés au front ?
Combien d’innocents ont aussi perdu leur vie ?
La guerre tue ma région, la Casamance. Ô Seigneur, bientôt il ne restera plus une seule goutte de sang. Nous avons prié et nous continuons toujours de prier. Reste à savoir, si nos politiques et les belligérants prient au même titre que nous.
Que Dieu, le Tout Puissant, le Miséricordieux, veille sur nous. Amen.

Saint Pierre