vendredi 24 février 2012

L’Eglise sénégalaise prie pour la paix


Le Sénégal est empêtré dans une crise politique marquée par la violence et qui a fait déjà plusieurs morts ou blessés. Le cardinal Théodore Adrien Sarr appelle les Sénégalais à plus de retenue. Avant d’exposer la déclaration des Evêques du Sénégal pour l’élection présidentielle de 2012, il a présenté ses condoléances aux familles endeuillées.

Devant la gravité de la situation présente du pays, le cardinal, son Excellence Théodore Adrien Sarr rappelle à tous les citoyens sénégalais qu’il « est plus urgent de se ressaisir, pour l’intérêt supérieur du Sénégal en renonçant à toute forme de violence ».
Lors d’un point de presse à son domicile, les badamiers, sise au quartier résidentiel de Fann, l’archevêque de Dakar a exposé la nouvelle déclaration des Evêques du Sénégal pour la présidentielle de 2012. Les Evêques étaient en conférence épiscopale au Cap des Biches. Le pays est bloqué « dans une impasse, et exposé aux risques d’un engrenage de violences qui ont déjà fait plusieurs victimes. Le nœud du problème semble se situer dans la validation des candidatures pour l’élection présidentielle », a dit cardinal Sarr.
Selon lui, le Conseil constitutionnel a déjà statué sur la question des candidatures. « Mais sa décision, au-delà des débats passionnés qu’elle continue de susciter sur l’interprétation de la Constitution, a créé un climat de contestation véhémente, incompatible avec la sérénité des cœurs et des esprits, dans un Sénégal apaisé », constate t-il. « C’est pourquoi nous en appelons à l’esprit de sacrifice et de magnanimité, pour sauver notre cher pays, et lui épargner les conséquences incalculables d’un conflit, qui pourrait se prolonger dangereusement au-delà des élections », a renchérit son Excellence.
Après « longuement prié et mûrement réfléchi », les évêques du Sénégal ont demandé et obtenu une audience le 23 février avec le Chef de l’Etat. « Je laisse dans la discrétion notre entretien avec le président de la République. Tout ce que je peux dire c’est qu’il (Wade) est disposé à un dialogue avec l’opposition », a bien précisé l’archevêque.
« Chers compatriotes, en ce temps de Carême chrétien, nous continuons d’invoquer la bénédiction et la paix du Seigneur sur notre pays et sur tous ses habitants, tout en vous disant : collaborons fidèlement et généreusement avec Dieu, pour sauver le Sénégal qu’il aime et que nous aimons. Heureux ceux qui font œuvre de paix, ils seront appelés fils de Dieu, selon saint Mathieu dans son chapitre 5 au verset 9 », a imploré son éminence, le cardinal Sarr.

jeudi 23 février 2012

INTERNET ET ELECTION PRESIDENTIELLE: Sunu2012, une plateforme web dédiée à l'expression citoyenne

Lancé sur le web depuis juin 2011, sunu2012 est un espace virtuel d’échanges entre citoyens sénégalais. Il est aussi un outil d’informations. A l’occasion de la présidentielle de 2012, ce portail web œuvre aussi dans l’évolution démocratique du Sénégal. Cheikh Fall, chef de projet web, blogueur et membre fondateur de sunu2012, donne ici son sens et ses objectifs.

Monsieur Fall, c’est quoi sunu2012 ?
Comme son nom l’indique, sunu signifie « notre ». C’est-à-dire notre 2012, pour montrer comment cette année est si importante pour les Sénégalais. C’est une année marquante dans l'évolution démocratique du Sénégal parce que nous allons vers une élection très importante. C’est aussi la première fois qu’on discute autour d’une candidature d’un président sortant. Nous avons eu cette année pour la première fois un lot de treize (13) candidats et qui disent tous : non à la candidature du président sortant, en loccurrence, Abdoulaye Wade. Nous allons vers une présidentielle où presque tout le monde entier a les yeux fixés sur nous.
Ce qu’on a voulu transmettre à partir de sunu2012, c’est tout simplement donner la parole aux Sénégalais en leur disant que cette élection présidentielle nous appartient du moment où il nous revient, à nous citoyens, de choisir celui qui va diriger notre pays.
Nous sommes aussi sensé porter l’information du moment où nous nous intéressons à tout ce qui se passe dans le pays.
Est-ce que sunu2012 peut être perçu comme un réseau social à l’image de Facebook et autres?
Non, parce que nous travaillons par le biais des réseaux sociaux. Nous faisons une interconnexion directe avec facebook et twitter pour permettre aux Sénégalais présents dans l’un de ces réseaux d’interagir directement avec les autres citoyens sénégalais, dans la diaspora et dans le reste du monde.
C’est un moyen de retrouvailles entre Sénégalais pour discuter de la situation politique, de s’informer et en même temps de donner son point de vue par rapport au processus électoral. C’est un espace virtuel qui permet aux Sénégalais de se retrouver et d’échanger sur l’essentiel du processus électoral.
Les réseaux sociaux sont aussi un espace d’échanges comme sunu2012. Mais quelle est la réelle différence entre ces deux ?
Il y a une différence puisque sunu2012 fait avancer la plate forme en se basant sur la force de ces réseaux sociaux. Sunu2012 donne une interface commune qui présentera tous les candidats, leur programme, leur agenda et leur parcours. Les citoyens ont aussi la possibilité de s’exprimer sur n’importe quel fait par rapport à un candidat.
Ce qui se passe avec Twitter c’est que nous avons fait un hashtag (mot-clé) et c’est ce hashtag qui permet à tout internaute connecté sur Twitter et ayant une information sur l’élection présidentielle à la partager. Dès lors, cette information devient accessible à tous.
Actuellement même nous couvrons ces événements et ces manifestations d’une manière très simple. Il suffit d’aller sur le terrain avec son téléphone portable et envoyer des messages sur Twitter. Nous informons à temps réel. Il faut noter que sur Twitter, seule la communauté sénégalaise arrive à se faire identifier à partir d’un hashtag.
D’après tout ce que vous venez d’expliquer sunu2012 peut être considéré comme un site d’informations ?
La plate forme, elle est un site d’informations. Parce que là, nous donnons le profil de chaque candidat comme nous l’avons déjà fait sur facebook. Et à partir de son profil, le candidat a la possibilité de partager son agenda, de publier ses photos, de diffuser ses vidéos et de présenter aussi son parcours.
Dès lors l’utilisateur peut poser des questions à son candidat, lui donner un avis, lui dire aussi tout ce qu’il pense par rapport à sa vision politique. Nous avons aussi la possibilité d’organiser des forums pour donner la parole à tous les citoyens.
Vous donnez des informations et vous assurez un certain échange entre citoyens sénégalais, quels sont vos objectifs ?
Nos objectifs se résument en trois points :
D’abord, permettre aux candidats de partager une interface commune pour diffuser leur programme et donner, après, la parole aux citoyens.
Ensuite, faciliter aux citoyens l’accès aux informations qui concernent un candidat à l'élection présidentielle pour qu’ils puissent donner leur point de vue.
Enfin, faire que chacun puisse, à temps réel, suivre tout ce qui se passe ici au Sénégal surtout avec cette élection présidentielle 2012.
Cette mission demande quand même assez de moyens. Où puisez-vous toutes ces ressources financières qui vous permettent de bien gérer votre projet ?
Nous avons usé de notre disponibilité et de nos propres moyens pour mettre en œuvre ce projet démocratique. Nous sommes composés de jeunes bloggeurs et informaticiens. Et tout ce que nous avons réussi à faire jusqu’à présent c’est dans le bénévolat et le volontarisme. Nous n’avons reçu aucun financement et nous n’avons jamais tendu la main à qui que soit. Nous ne voulons pas que quelqu’un dise demain qu’on a été manipulé par telle ou telle personne. Nous avons voulu être neutres pour fournir à notre pays un travail citoyen et patriotique pour sa démocratie. Mais aujourd’hui, sunu2012 ne nous appartient plus, nous l'avons dédié aux Sénégalais.
Et quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Nous éprouvons  quelques difficultés parce que c’est une question d’ordre politique. On ne peut pas parler d’élection sans parler de difficultés. Vous savez lorsqu’on parle de clans ou de partis politiques, toute information donnée ou diffusée peut être différemment traitée par l’autre camp. Cela peut créer une confusion. En tout cas, nous essayons d’être neutres. Sensibiliser les citoyens est aussi un de nos problèmes.
Mais aussi, vous n’êtes pas sans savoir que ce n’est pas tout le monde qui a accès à l’internet ?
Nous sommes conscients de tout ça. De manière générale, il existe des endroits au Sénégal où l'on note un manque d’électricité ou de couverture par un émetteur radiophonique entre autres. Mais nous, ce que nous avons voulu faire, c’est de travailler dans notre domaine qui est le web. Nous ne cherchons pas à être journalistes pour ce travail. Nous voulons pousser les citoyens sénégalais à s’intéresser davantage à l’internet. Actuellement, il n’y a pas un média plus puissant qu’internet. Nous voulons que notre message soit véhiculé partout à travers les quatre coins du monde. Avec sunu2012, l’internaute a la liberté de s’exprimer librement et de façon indépendante et citoyenne.
Votre projet aura bientôt un an, quel bilan peut-on en tirer ?
Notre bilan est positif parce que notre type de projet est une première ici au Sénégal. Nous avons créé un dynamisme qui permet de faire un éveil à temps réel sur le processus électoral. Sunu2012 permet à tout Sénégalais d’informer et de recevoir des informations. En somme sunu2012 a permis aux sénégalais de suivre le traitement de l’information par les médias européens et américains. Nous avons aussi formé de jeunes journalistes.
Notre travail nous a aussi permis de corriger certaines publications des journalistes parce que tout simplement grâce à sunu2012 nous recevons des informations à partir d’une plate forme unique. Aujourd’hui, nous nous réjouissons des résultats que nous avons récoltés. Et retenez que suite à une erreur détectée dans le fichier électoral, j’ai publié un billet qui par la suite à permis au ministre chargé des élections de sortir de sa réserve pour parler de la faille détectée au niveau du site des élections.
Aujourd’hui si un citoyen veut adhérer à sunu2012 que faudrait-il qu'il fasse ?
C’est simple, si vous êtes sur twitter il suffit de commencer à « twitter » avec un hashtag sunu2012.
Ceux qui sont sur facebook, peuvent nous rejoindre en cliquant seulement sur « j’aime » sur la page senegal2012.
Maintenant pour être membre actif de sunu2012 il suffit juste de nous envoyer un mail à l’adresse : info@sunu2012.sn

mercredi 22 février 2012

Cheikh Faye, président bureau de vote 3 du centre martyrs A (camp Thiaroye)



Cheikh Faye

« Sur les 422 inscrits, seuls 79 ont voté hier »
 
Le deuxième jour du vote des militaires et paramilitaires s’est poursuivi au centre de vote Martyrs A du Camp de Thiaroye. Le président du bureau de vote numéro 3, fait ici le point de l’évolution du scrutin des hommes de tenue dans son bureau.

Depuis hier, vous êtes là pour les besoins du vote des militaires et paramilitaires. Comment ça se passe ?
Pour l’instant tout marche à merveille. Le scrutin a démarré depuis hier à 08 heures. Pour le moment, il n’y a pas encore de couacs. Tout se déroule normalement, seulement il n’y pas eu un grand rush.
Combien ont déjà accompli leur acte de citoyen ?
Sur les 422 inscrits, seuls 79 ont voté hier. Et aujourd’hui, il est déjà midi et on n’a encore pas eu une vingtaine de votants. Ce n’est pas le grand engouement ici.
Selon vous, qu’est ce qui peut expliquer cette situation ?
Vous savez les militaires sont des forces mobiles. Il y a certains qui ne sont pas là, peut être qu’ils ont été déployés à l’intérieur du territoire à cause du scrutin. Je crois que c’est ce qui explique qu’ils ne sont pas venus massivement voter.
Hormis tout ça, n’y a-t-il pas d’autres problèmes à signaler ?
Franchement, rien à signaler ici. Nous n’avons constaté aucun problème. Depuis hier,  le vote se déroule dans la plus belle des manières.
Et pour ce qui est des mandataires des différents candidats, sont-ils tous venus ?
Non. Parmi les quatorze candidats, seuls six ont été représentés.

Des jeunes au prix de 1500f CFA


L’argent est aussi un élément incontournable durant cette campagne. C’est sans doute, la raison pour laquelle le groupe des étudiants libéraux n’a pas hésité de faire appel à des jeunes pour venir gonfler leur rang à l’occasion de la marche de campagne qu’il a tenu au sein du campus.

En cette période de campagne électorale, tous les coups semblent être permis pour battre campagne. Les étudiants libéraux de l’université Cheikh Anta Diop ont organisé une marche bleue au sein du temple du savoir. Et pour réussir leur défilé, le mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) a mobilisé pas mal de jeunes pour venir les soutenir.
Beaucoup, ne sont pas des étudiants, ni encore moins des élèves. « Nous ne sommes pas des élèves,  on nous a mobilisé à faire ce déplacement juste pour marcher ensemble avec le Meel », avance un groupe de jeunes accoutré chacun d’un tee-shirt de couleur jaune à l’effigie du leader des Fal (forces alliés) 2012. Ces jeunes qui n’ont pas voulu dire celui qui les a fait venir ici (ucad), habitent tous Grand-Yoff (quartier de Dakar).
« Moi, je soutiens le choix de mes parents et l’adage dit qu’en suivant les vieux, nous jeunes sommes sûrs d’être sur la bonne voie », soutient Sellé Ciss. Selon un autre jeune, ils ont été payés pour effectuer le déplacement. « Ils nous ont promis de nous payer chacun 1500f CFA au retour. Si ce n’était pas cet argent mes amis et moi personne ne seraient là », confie Cheikh Ameth Sy.
L’argent semble être un moyen nécessaire pour attirer le peuple à adhérer ses rangs. Pour ces jeunes de Grand-Yoff qui ne disposent tous d’une carte d’électeur, ils invitent au prochain président n’importe qui sera-t-il de diminuer les prix des denrées de première nécessité dès son accession à la magistrature suprême.

Les étudiants à l’école de la bonne gouvernance


La 7è édition des journées de l’universitaire s’est tenue au centre Lebret dans la paroisse universitaire Saint Dominique. « Etudiants, structures participatives et bonne gouvernance », était le thème de la journée. Deux conférences se sont tenues.

Contrairement aux années précédentes, le programme de cette édition des journées de l’universitaire s’est déroulé en une seule journée. La coordination des étudiants catholiques de Dakar (CECD) en collaboration avec l’aumônerie des universités et des grandes écoles de Dakar sont les principaux organisateurs de ce grand rassemblement d’échanges.
Après la messe, une première conférence sous le thème « Eglise et démocratie : implication pour la promotion de la bonne gouvernance » a eu lieu. « L’autorité vient de Dieu », a rappelé le conférencier,  Abbé Augustin Ndiaye.  Selon le curé de la Cathédrale, l’Eglise désacralise la politique. La politique est une affaire de la cité, une affaire des hommes. « Certaines tensions sociales sont légitimes, parce qu’on ne peut pas vivre en paix dans l’injustice », soutient-il.
A la fin de cette première conférence, une pause café a eu lieu. Une histoire de reprendre des forces avant la seconde causerie.
Avec comme thème, « Place et rôle de l’étudiant dans les instances décisionnelles en vue d’une bonne gouvernance », la dernière échange avec les étudiants a été présidé par Cheikhou Oumar Sy. Le professeur de finances, a demandé aux jeunes d’être solidaires pour une accession aux instances décisionnelles. « L’attitude et l’aptitude sont les éléments clés pour venir à bout des instances décisionnelles en vue d’une bonne gouvernance », a soutenu M. Sy.
Pour Cheikhou Sy, le bénévolat ne nourrit pas son être. C'est-à-dire que là, le citoyen travaille sans pour autant participer à la création de richesse. L’union fait la force, à en croire le professeur de finances.
Cette journée de l’universitaire s’est achevée avec une manifestation lucrative.