mardi 11 septembre 2012

HANDBALL : les Duchesses perdent leurs marques


Jadis, on ne pouvait parler de handball chez les dames sans évoquer le Duc. De nos jours, cette renommée tend à disparaitre. Créée en 1970, la formation féminine de handball de l’université Cheikh Anta Diop a perdu certaines de ses caractéristiques.

Son meilleur exploit de la saison, c’est la finale du championnat régional perdue en faveur de Saltigué de Rufisque. Les Duchesses ont été battues sur le score de 25 à 22. Néanmoins, elles peuvent se vanter d’avoir terminé deuxième au niveau régional d’autant plus que depuis quelques années, cette équipe n’a rien gagné. Selon son entraîneur, Papa Ibnou Mohamed Sarr, son dernier trophée remonte de 2008 avec la coupe du tournoi des femmes. En championnat national, le Dakar université club (Duc) a terminé troisième de sa poule dans un groupe de six équipes. D’ailleurs, la compétition s’est jouée en aller simple. Ce qui fait que chacune a disputé trois matchs à domicile et trois autres à l’extérieur. Soit trois victoires contre trois défaites pour Duc, qui présente ainsi pour cette année un bilan assez satisfaisant.
Saison 2011-2012 : un parcours approuvable…
Pas mal, pour une équipe qui survit grâce à son encadrement et surtout aux anciens du club. Pour le coach, « ce n’est pas mal vu tous les ennuis rencontrés au cours de la saison ». Quant au président de la section handball du club, il avance qu’il ne peut parler de bilan car beaucoup de choses ont manqué cette année. Pour Charles Diaw, « le parcours est mitigé. Toutes les compétitions ne se sont pas jouées et le championnat n’a pas été à son niveau. Beaucoup de programmation et de déprogrammation des matches ».
Les compétitions ont démarré tardivement. « Voilà le parcours de l’équipe en championnat national », s’est désolé le coach. D’ailleurs, les filles ont démarré la saison par une défaite (18 à 20) devant le promu, Kaffrine handball. C’est selon Ibnou Sarr, ce qui les a beaucoup handicapé. A en croire Mariétou Guèye dite Soda Dianko, elles n’étaient que huit joueuses à Kaffrine. Ce qui fait qu’elles ont joué avec une seule remplaçante. « Certes, le parcours a été difficile et non fructueux mais il est acceptable bien vrai qu’on n’a pas été à la hauteur. Mais dans l’ensemble, ça c’est bien passé », a fait savoir Mariétou Guèye, capitaine de la formation.
… et plein de problèmes.
Les difficultés financières, matérielles ou infrastructurelles sont très récurrentes dans cette formation du Duc. Cette année, hormis les problèmes d’argent, l’état du terrain laisse à désirer. « Nous avions noté beaucoup plus d’accidents musculaires à l’entrainement que lors de nos matches de compétition », a reconnu l’entraineur. Les dirigeants ont déjà fait part à la direction du centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) de la vétusté de leur terrain d’entrainement. Une demande à laquelle, le Coud a promis de traiter. « Parfois aussi, nous avons des problèmes pour loger nos joueuses surtout les étudiantes. Il n’est vraiment pas facile de trouver un lieu pour les caser », dit M. Diaw.  Vers la fin de l’année aussi avec les examens, les étudiantes sont confrontées à un problème de temps, ce qui peut les empêcher de sécher les entraînements. Les joueuses ne sont pas salariées. « Nous nous efforçons à leur trouver un emploi pour faciliter leur conversion demain », dixit le président de la section de handball du Duc avant de poursuivre « parfois, on les donne des primes de match ».
« Né pour gagner »
Cette équipe de handball a été mise en place depuis décembre 1970. Cazenave Traoré, aujourd’hui chef de la scolarité à l’école supérieure des travaux publics (ESTP) fait partie de ceux qui ont installé cette formation. Il était avec Kader Ndiaye, René Necker pour ne citer que ceux là. « Nous avions fait appel à des anciennes de l’As de cœur de Dakar comme Marie Angélique Sagna, Katy Ndong, Dieynaba Dia, Ayébobo Barry  pour être les premières joueuses de l’équipe », s’est rappelé M. Traoré. Il faut aussi noter à cette époque, la présence d’autres filles venues de Thiès étudiant club ou encore du Casa-Sports. Pour leur première apparition, les Duchesses ont perdu (4-3) contre la Jeanne d’Arc (JA)  la finale du tournoi régional. L’année suivante, 1971-1972, elles ont terminé à la troisième place derrière la JA et le Jaraaf.
Dès 1973, Duc s’offre la coupe du tournoi « Ramuntcho » (nom d’une ancienne maison de vente d’articles sportifs) et le tournoi régional. C’est ainsi, qu’il se qualifie pour jouer le championnat national et doit faire face à La Linguère, Us Rail et Dial Diop, qui étaient de très bonnes équipes. « Nous avions d’abord gagné 13 à 1 La Linguère chez elle à Saint-Louis, puis nous avons sorti l’Us rail (7-4) à Thiès et ensuite Dial Diop (9-7) », a précisé le coach d’alors, Cazenave Traoré. Duc remporte ainsi son premier titre national. Il a même réalisé le triplé en conservant le trophée national jusqu’en 1975. Pour M. Traoré, « ce qui explique cette performance c’est qu’à l’époque il y avait les filles des lycées Blaise Diagne et Maurice Delafosse qui venaient adhérer au club. Même celles qui habitaient les zones environnantes comme Fann Hock, Gueule Tapée, les zones A et B et Point E étaient là aussi ».
« Un lendemain meilleur pour nos joueuses »
Aujourd’hui, le recrutement n’est plus chose aisée. Selon les textes, pour acheter une joueuse en activité, le club intéressé doit verser au club d’origine de l’athlète, 100 000f Cfa. La fédération, la ligue de handball et la joueuse concernée chacun 50 000. Ce qui revient à débourser 250 000f Cfa. Le Duc participe aussi à gérer le lendemain de leurs joueuses.  « On les aide souvent à trouver du travail afin que leur conversion soit facile », précise le président de la section handball du Duc. « Moi, c’est mon intégration au Duc qui m’a permis d’obtenir un gagne-pain », a vraiment la capitaine.
Le seul objectif de cette formation c’est de former une équipe capable de jouer les premiers au Sénégal et même en Afrique. Le temps passe et les choses s’avèrent aussi dures à réaliser car M. Diaw est président depuis deux ans qui dit-il a hérité d’une équipe qui n’était pas à point.
Jean Pierre L. T. Sambou

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