lundi 27 août 2012

Pain cuit au feu de bois : un produit local bien apprécié


À Bokhol, on fabrique à grands pompes le pain traditionnel. C’est un produit alimentaire bien aimé des populations. Il est consommé là-bas beaucoup plus que le pain moderne des boulangeries modernes.


Des boulangers au travail

Des sacs de riz vides servent de rideaux de fenêtres. Des tôles de zinc sur lesquels sont posés de gros bâtons et de grosses pierres font office de toit. Des tubes en fer fixés au dessus des parties inférieures de la boulangerie traditionnelle laissent échapper de la fumée issue du four. Cette boulangerie construite, il y a un an, peine toujours à être parachevée, faute de moyens. « Je sais bien qu’il reste des travaux à faire » affirme Omar Diallo devant les inquiétudes d’une cliente sur l’état de son atelier.
A l’intérieur du bâtiment de briques en banco, deux boulangers l’air négligé s’activent à pétrir la farine sur une table en bois. La musique que débite un transistor accompagne chacun de leurs gestes sous une chaleur torride. Avec l’hivernage qui s’installe, Omar Diallo chef de l’atelier est bien conscient des dangers qui guettent ses locaux, avec les pluies qui s’annoncent. « On travaille tous les jours à partir d’une heure du matin pour descendre à 15 heures. C’est seulement les lundis qu’on travaille de 23 heures à 15 heures », soutient-il  en modelant la pate de farine.
Four traditionnelle de pain

Ce travail n’est pas du tout facile surtout en cette période de fortes chaleurs. Il nécessite une grande concentration et demande beaucoup de temps. « On commence d’abord par former des boules avec la pâte de farine », explique le patron. Et ce n’est qu’après ceci, qu’ils transforment ces boules en baguettes. Ensuite, une poudre en farine est mise dessus. Selon eux, c’est une manière de protéger leurs produits contre la poussière ou encore les mouches présentes sur les lieux. « Avec ce système, nous produisons des aliments propres », rassure l’un d’eux.
Pour obtenir ces boules ou baguettes, ces deux hommes utilisent d’une vingtaine de litres pour 25 kilos de farine. Une petite quantité de levure et de sel sont prévues lors du mélange. Le temps de la cuisson varie d’une dizaine de minutes. Le bois qu’utilisent ces boulangers est acheté à 4000 à 6000f Cfa le chargement de charrette. Selon le patron, ils peuvent utiliser trois voire quatre sacs de bois les lundis. Après avoir formé beaucoup de baguettes, l’heure est à la cuisson. « Mais avant de les mettre au feu, il faut s’assurer que le bois a bien brûlé », explique les frères Bâ.  Ce qui signifie que le bois doit complètement brûler jusqu’à devenir charbon. Là, ils peuvent insérer leurs boules de pâte de farine qu’ils couvrent avec un tissu blanc. A en croire ces derniers, ce textile empêche le pain de noircir. Ainsi, Omar et Amadou placent leurs produits sur des planches placés à l’intérieur du four.
Le pain cuit dans la boulangerie traditionnelle est très apprécié par la majorité des  Bokholois. Bocar Lam, boutiquier depuis quatre ans dans ce village confirme que « ses clients achètent beaucoup plus ce pain que celui moderne ». Il est beaucoup plus économique mais aussi moins cher. Son prix revient à 100f la miche alors que le pain moderne coûte 175 f. « Je préfère payer du ‘’mbourou bane’’ parce que c’est moins coûteux », avance sous le couvert de l’anonymat un père de famille venu sen procurer.
Même s’il est bien aimé des populations, la fabrication de ce pain cause aussi beaucoup d’ennuis à ses fabricants. Ils sont obligés d’en préparer une quantité approximative. Sinon s’il en reste, ils ne pourront plus le vendre à bon prix et il impossible de le garder plus de 24 heures surtout en cette période où il fait chaud. Amadou et son grand frère estiment le sac de farine trop cher. « Nous prions au nouveau gouvernement de revoir le prix du farine. 22 000f Cfa, le sac c’est très coûteux pour nous parce que pratiquement on ne gagne pas beaucoup comme bénéfice », lâchent-ils. L’autre souci de ces boulangers traditionnels c’est aussi la cherté du bois. Pour l’heure, les Bokholois se servent bien de leur pain préféré tous les matins pour les besoins du petit déjeuner.

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