vendredi 17 août 2012

DANS L'AMBIANCE DE LA TRAVERSÉE DAGANA (SÉNÉGAL) - JEDREL MORGUEN (MAURITANIE


La petite surface d’eau qui sépare Dagana (Sénégal) à Jedrel Morguen (Mauritanie) peut être traversée en moins de dix minutes. Ce sont les pirogues qui assurent la liaison. La moyenne de clients par pirogue revient à une dizaine.
Pour se rendre en Mauritanie, les Daganois ne déboursent que 150 FCFA Cfa. Ce trafic ne se fait que pendant le jour. Soit de 08 heures à 12 heures et de 15 à 18 heures. La traversée de ce fleuve est quand même bien réglementée, selon bon nombre de piroguiers. « La police n’accepte pas que les voyages se fassent au-delà de 18 heures », précise un des leurs. Trouvé sur place, le visage fixé vers le fleuve, un policier surveille les va-et-vient des voyageurs. Pendant ce temps, des enfants se baignent dans les eaux du fleuve. Histoire d’immortaliser cette période où la chaleur fait rage. D’autres préfèrent pratiquer la lutte sur la rive. 
Les petites vagues du fleuve peu agitée atteignent le "garage" des charrettes. Celles-ci sont au service des clients venant de la Mauritanie. Certains charretiers lavent leurs chevaux en patientant la clientèle. Si ceux qui quittent Dagana pour la Mauritanie payent 150 FCFA, ceux qui viennent de Jedrel Morguen, ville frontalière au Sénégal,  ne casquent que 100 Ougiya (monnaie mauritanienne) soit 100 FCFA.
Malgré plusieurs mesures arrêtées pour un meilleur déroulement de la navigation, il arrive que certains ne les respectent pas. Le policier en service confirme : « certes ce sont des cas rares mais il en existe bel bien. Il faut préciser que les déviants qui se font prendre encourent souvent un avertissement ». « Une peine assez légère », lâche un client attendant son heure de départ. La présence d’un homme de tenue sur les lieux est également une mesure préventive contre la fraude. Mais, il arrive qu'un préposé à la lutte contre la fraude soit civilement habillé pour tromper la vigilance des trafiquants. En tout cas, les piroguiers qui refusent de se plier aux principes établis peuvent voir leur pirogue confisquée. Quant aux voyageurs, ils doivent obligatoirement présenter une carte d’identité nationale, un carnet de vaccination et une autorisation de circulation avant d’embarquer. Cette règle est aussi valable de l’autre côté du fleuve.
Le fait le plus marquant dans cette traversée, c’est que chaque matin des femmes mauritaniennes débarquent munies de paniers, bassines ou autres récipients pour aller au marché de Dagana. « C’est ici qu’elles s’approvisionnent en nourriture », dira le policier. Si certaines d’entre elles viennent pour se payer une alimentation, d’autres sont vendeuses au marché.

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