La "fête de la démocratie" a été célébrée hier, par un concert devant la bibliothèque universitaire de l’Ucad. Initiée par Tiken Jah Fakoly, cette cérémonie a enregistré la participation de nombreux rappeurs et artistes sénégalais.
L’UCAD a fait le plein hier nuit. Les deux étages de la Faculté des Lettres et Sciences humaines ont refusé du monde. Les locataires du campus social Cheikh Anta Diop ont fait le déplacement pour venir fêter, avec quelques artistes, la démocratie. Le concert a finalement démarré vers les coups de 22h30, après une longue attente. L’hymne national a été entonné le public pour rendre hommage aux disparus des dernières manifestations survenues dans le pays lors de la contestation de la candidature du président Abdoulaye Wade.
Les jeunes rappeurs ont ouvert le spectacle. Sea Jammal scande : « touti wax, job lu beuri », nom du troisième album de son mentor, Gaston. Le jeune rappeur, Alex, a lui aussi fait son show dès les premiers instants. Au cours de sa prestation, le groupe « HA2N » a lancé des flêches au président sortant Wade et à la Sénélec pour les fréquentes coupures d'électricité sur l'ensemble du territoire national.
Après les rappeurs, Metzo Djatah a fait vibrer le public avec sa musique acoustique. « Je suis venu pour fêter ensemble avec vous étudiants la liberté. Nous devons continuer à mettre la pression sur nos dirigeants pour un Sénégal meilleur », a-t-il déclaré. En reprenant son tube « diembéring », l’artiste originaire de la région sud, a soutenu que « la Casamance veut une paix définitive et un peu plus de considération ». Je lance un appel au nouveau président pour qu’il dirige le pays avec équilibre et sans discrimination afin que chacun d’entre nous ne se sente pas lésé », a-t-il poursuivi.
Les Y'en marristes ont été représentés par les rappeurs Simon et Xuman. L’auteur de « nelen » a souhaité que l’année scolaire et universitaire soit sauvée. Selon Simon, il n’est pas question d’oublier les morts et ces personnes toujours incarcérées qui luttaient pour la démocratie. Une façon de mettre en garde cette nouvelle équipe qui gère le pays.
Les rappeurs Red Black, Matador, Bouba Kirikou et Didier Awadi se sont succédé sur le podium. Avant de saluer cette nombreuse foule, Awadi a chauffé la place à travers ses célèbres tubes demandant au peuple « de stopper et de zapper ces mauvais dirigeants qui défilent sur le petit écran (allusion au régime sortant) ». Mais avant de terminer sa prestation, Awadi a présenté au public Me Alioune Badara Cissé de l'Alliance pour la République (APR, au pouvoir), Malick Noël Seck du Parti socialiste (PS) et le journaliste Souleymane Jules Diop qui rentre au pays après un exil de 8 ans au Canada. Le coordonnateur du Mouvement du 23 juin (M23), Alioune Tine, était lui aussi passé pour féliciter la jeunesse sénégalaise.
Le public n'a pas vu le temps passer parce que l’ambiance était au rendez-vous. C’est vers 2 heures du matin que Tiken Jah Fakoly, l’initiateur du concert, est monté sur scène au grand bonheur du nombreux public. Aussitôt la foule devient intenable. « Tiken ! Tiken ! Tiken… », scande-t-elle. On ne sentait plus la fraîcheur. Habillé tout en noir, avec un T. shirt floqué de la carte d’Afrique. Beaucoup de ses tubes tels que « ouvrez les frontières », « plus rien ne m’étonne », et « quitte le pouvoir » ont régalé ses fans. « Je suis venu rendre un vibrant hommage au peuple sénégalais pour sa maturité. Je suis aujourd’hui très fier de la jeunesse sénégalaise qui a montré devant la face du monde une belle leçon démocratique », a dit le reggae man ivoirien à la fin de sa prestation.
Le musicien sénégalais Omar Pène a clôturé cette "fête de la démocratie". Très attendu par les étudiants, il n'a pas déçu. Pour conclure, il a entonné son morceau fétiche « étudiants », au grand bonheur de ceux-ci.
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