vendredi 5 août 2011

BANCARISATION DES BOURSES DES ETUDIANTS

«Un système salué malgré ses dysfonctionnements»
Suite à une convention signée en 2008 avec l’Etat du Sénégal, Ecobank Sénégal a été choisie  pour exécuter le paiement des bourses des étudiants des universités publiques sénégalaises. Prévue en mars 2011, l’exécution de ce projet que beaucoup de gens considèrent comme le meilleur, démarre timidement qu’au mois de mai à l’université Cheikh Anta Diop.
A peine mis en marche, le système de paiement électronique des bourses des étudiants bat son plein. Chez les payeurs, la nouvelle confirmant l’entrée en vigueur de la bancarisation a été bien accueillie. «Nous avions bien accueilli cette nouvelle, d’autant plus que nous sommes dans un monde qui se modernise. Personne ne peut être contre le progrès. C’est juste un avancement dans ce secteur. Il faut aussi savoir que nous avons collaboré avec Ecobank pour l’application de ce système», a affirmé le porte-parole des payeurs, Oumar Sané.
Réticents au début avec des slogans comme «Non à la bancarisation», les étudiants ont finalement adhéré au principe de paiement électronique.  Trouvé à l’agence de Point E, Pape Ndiaye étudiant en Master 2 à la faculté des sciences et techniques (FST) soutient : «C’est une très bonne chose de percevoir sa bourse au niveau des guichets électroniques. Avec l’ancien système (les étudiants percevaient sous une forme manuelle leurs bourses) on perdait beaucoup de temps. Des fois on peut rester une journée sans étudier et au « finish » on ne parvient pas à se faire payer».
Il poursuit : «Nous continuons toujours à  faire la queue,  mais je crois que tout début est difficile. Se mettre en rang est une habitude estudiantine. Les étudiants préfèrent chaque fois se retrouver tous au même moment et la meilleure solution c’est de former un rang par ordre d’arrivée ».
L’effectivité de ce projet pourrait faire perdre aux payeurs leurs emplois. Mais ces derniers rassurent que l’Etat s’est déjà engagé à les enrôler dans les différentes universités. «Nous avons déjà rencontré le ministre de l’Enseignement supérieur qui a promis de revoir notre situation. Nous serons engagés dans les différentes universités. Parmi nous, il y a des diplômés. Ce que nous déplorons, est que les choses ne progressent pas dans ce dossier, c’est trop lent », a lâché, M. Sané.
L’ancien mode de paiement s’en va avec ses atouts et ses désagréments.  Pas mal d’étudiants crient déjà leur ras-le-bol. Bon nombre d’étudiants rencontrés au siège de ladite banque ne s’en cachent pas. «La situation actuelle est très difficile. Je suis là dans les rangs depuis 8 heures sous ce chaud soleil pour des réclamations. J’ai ma carte mais elle ne fonctionne pas, le code PIN n’est pas activé. En plus, nous sommes mal orientés dans les différents services de la banque. Au début, on nous disait qu’après le dépôt des papiers administratifs, nous disposerons de nos cartes dans un délai de dix jours. Mais tel n’est pas le cas, il y a de nombreux dysfonctionnements», se désole une étudiante en économie.
En effet, il faut aussi noter qu’une bonne partie des étudiants ne dispose pas encore de leur carte «Gab» pour des raisons qu’ils ignorent. La situation risque de ne pas se décanter d’ici la fin de l’année. De ce fait, ces étudiants devront prendre leur mal en patience. Coordonateur du projet de la bancarisation des bourses des étudiants, Alassane Guèye reste muet face à nos moult sollicitations.
En tout cas, les étudiants restent confiants pour une meilleure suite de cette évolution même s’ils soulignent que les inscriptions pour l’ouverture d’un compte devaient démarrer depuis le début de l’année universitaire. «Le nombre de guichets qui est de deux dans l’enceinte de l’université doit être augmenté», confie Pape Ndiaye.
Jean Pierre L. T. SAMBOU






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