mardi 21 juin 2011

UN TOUR AU «MARCHE MERCREDI»


Chaque mercredi, le boulevard de la Gueule tapée refuse du monde. Ce lieu accueille toute la clientèle dakaroise. En effet, c’est là où se situe le marché hebdomadaire communément appelé « marché mercredi ». Nous sommes le 25 mai 2011. Vers les coups de 16 heures, à une centaine de mètres du lieu de notre visite, nous sentons déjà le rythme musical qui règne au boulevard. C’est le dernier tube « wouy yayoye » de Viviane Ndour qui coïncide avec notre arrivée. Les quatre coins de cette allée transformée en marché, on entend des cris, de la musique etc. Certains battent des tam-tams. D’autres animent à haute voix, ce qu’on appelle en wolof « le tassù ». La plupart des marchands esquissent des pas de danse pour faire appel à la clientèle. Les deux bras en l’air avec de jolis mouvements, c’est le « youza ». Selon Modou Wane, vendeur d’habits venus de l’étranger ou « feuguë diaye » (friperie), « certains mettent des sons de mbalax ou d’une autre diversité et dansent dans le but d’attirer les clients. Vous voyez même que d’autres le font d’une manière très comique ». Ici au « marché mercredi », tous les moyens sont bons pour vendre son produit. « Tout ça, c’est une façon de distraire, de charmer le public, pour qu’il s’approche de nos marchandises et en achète », poursuit-il. Actuellement, avec la cherté de la vie, « les clients ne sont pas réguliers. Nous voyons un grand monde envahir les lieux sans acheter », se désole Mamadou Mbaye qui vend des montres. Au fur et à mesure que nous poursuivons notre visite, nous constatons que le marché est plein à craquer. L’ambiance bat son plein. La cacophonie reste maitre des lieux. Ici, « vous trouvez tout ce dont vous voulez », dixit Samba, un client de ce marché. Des habits de tout genre pour enfants et adultes, des chaussures de toutes marques, ce n’est pas ce qui manque. Tout est exposé à la portée des clients. Mor Fall, fidèle client venu se payer un jeans, soutient que « l’ambiance au marché mercredi est extraordinaire. Tous mes habits je les achète ici. Les prix sont satisfaisants ». Ces temps-ci, les choses ne marchent pas très bien. C’est en tout cas l’avis de plusieurs marchands, qui d’ailleurs commencent à plier bagages. Le coucher du soleil est tout proche, mais chez certains clients c’est comme si rien n’était. Les uns rentrent, les autres arrivent. Du côté des vendeurs, bien que la majeure partie plie bagages, d’autres continuent à exposer leur produit. Les clients affluent toujours le marché. Interrogé sur le fait qu’elle vienne à pareille heure, une cliente sous le couvert de l’anonymat s’explique, « je préfère venir ici vers 19 heures. Souvent, lorsqu’il commence à faire nuit les vendeurs baissent leur prix ». Un instant plus tard, les gens commencent à déserter les lieux. L’or du coucher du soleil n’apparaît plus. Les lampes installées sur le boulevard servent de lumière aux marchands afin d’arranger leurs affaires. Au moment où nous voulons quitter les lieux, Sérigne Touba Seck vendeur de chaussures pour femmes continue de faire appel aux clients. «C’est la vente aux enchères ici, approchez chères clientes, c’est le dernier produit. C’est pour vous », crie t-il. Sans hésiter ceux qui viennent à peine d’arriver envahissent son étalage. C’est sur ces mouvements que nous quittons les lieux. Espérons que Sérigne Touba va vendre toute sa marchandise et que le mercredi prochain il va servir ses fidèles clients d’autres façons de chaussures.
Thiampou

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