vendredi 9 décembre 2011

Une Eglise dans un pays islamique

Cathédrale de Nouakchot

La salle Lebret de la paroisse Saint Dominique a abrité ce dimanche 27 novembre 2011 une conférence sur le thème, « L’Eglise en république islamique de Mauritanie, quels défis? Sœur Mia Dombrecht de la congrégation des sœurs missionnaires Notre Dame d’Afrique, conférencière du jour, raconte le quotidien de la communauté catholique dans ce pays entièrement musulman.
« La république de la Mauritanie est composée de trois ethnies différentes unies par l’islam. Elle a connu dans le passé trois putschs sanglants. De nos jours, elle s’améliore petit à petit dans plusieurs domaines tels l’économie, le tourisme… L’Eglise est présente en Mauritanie depuis 45 ans. Tous les chrétiens sont migrants. Nous notons des béninois, des bissau-guinéens, entre autres qui viennent chercher du boulot. La plupart du personnel des ambassades et des ONG sont aussi catholiques. Excepté ces catholiques, des protestants vivent aussi dans ce pays islamique. Nous vivons tranquillement notre foi dans nos résidences. On nous interdit de baptiser. C'est-à-dire que nous ne devons point tenter de convertir un mauritanien. Sont les textes de ce pays qui nous l’imposent. Vous voyez comment cela est difficile de vivre dans un tel milieu pour un missionnaire. Il y a souvent des jeunes mauritaniens qui nous fréquentent et il arrive même qu’ils nous demandent de les baptiser. Là, nous refusons catégoriquement comme le souhaite notre évêque. Si nous  le faisons, nous risquons l’exclusion. Alors il faut respecter le droit d’autrui. En tout cas, nous vivons parfaite harmonie avec ces musulmans. Chaque année nous organisons une kermesse dans la cour de l’Eglise. Parents et enfants mauritaniens viennent se récréer. Hormis cela, des femmes mauritaniennes travaillent avec nous dans nos centres de couture ou de teinture. », témoigne t-elle.  
Thérèse, une congolaise qui a passé toute son enfance et sa jeunesse en Mauritanie témoigne.
« Je suis née et grandie en Mauritanie. C’est là où j’ai obtenu mon bac. A l’école, pas mal de professeurs se sont étonnés de mon statut de chrétienne au milieu d’un peuple musulman avec une croix au coucou. Certains ont même tenté de me convertir, mais en vain. Mon ancien professeur de Coran (cours obligatoire) m’avait expulsé de son cours car je n’ai pas voulu qu’il me convertisse. Hormis tout ça, j’ai passé d’agréables moments dans ce pays ».

Jean Pierre Sambou

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